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L’aïkido traditionnel

L’aïkido, art martial d’origine japonaise, est une discipline qui ne vise pas la destruction de l’autre mais la construction de soi. Régulateur des agitations de la vie moderne, il permet à chacun, sans aucune discrimination d’âge, de sexe ou de condition physique, d’apprendre à se sortir de situations de plus en plus difficiles sans recourir à la violence.

Héritier de la connaissance des techniques de combat des samouraïs, Maître Morihei Ueshiba, le fondateur de l’aïkido, a su harmoniser philosophie et art de combat pour créer une discipline martiale authentique répondant aux besoins des hommes et des femmes de la société actuelle. L’aïkido se structure autour de symboles qui sont les techniques (son langage). Ces techniques doivent être comprises comme un ensemble d’outils, non comme une finalité ni comme l’objet même de la recherche. Au travers de l’étude des techniques martiales, cette discipline traditionnelle propose une voie de changement.

l’aïkido exclut toute forme de compétition : pas de rivalité ni de jalousie, l’ambiance qui se dégage d’un dojo est donc particulière, faite de respect et de reconnaissance mutuelle. Hommes et femmes de tous milieux et de toutes conditions physiques travaillent ensemble, les plus anciens amenant leur expérience aux débutants – et réciproquement.

Les techniques d’aïkido sont des projections, des contrôles ou des immobilisations qui sont effectués en utilisant la force de l’autre. On peut pratiquer à main nue contre un ou plusieurs adversaires, armés ou non. Le but de l’aïkido n’est pas de corriger les autres, mais de se corriger soi-même. La pratique des armes (bâton, sabre et couteau en bois) est un outil pédagogique pour travailler les bases utilisées dans l’aïkido : la distance, l’attitude, des notions telles que la prise du centre (principe favorisant de manière optimale la possibilité de contrôler de son adversaire) acquièrent une nouvelle lisibilité pour l’apprenant.

La technique d’aïkido, ne se laisse jamais – comme tout ce qui est du domaine de l’art – enfermer dans des tentatives de normalisation : elle échappe avec ténacité à toute fixation par l’image, par les mots, ou par les nomenclatures. L’aïkido est un art : il s’adapte aux qualités – et aux limites – de « l’artiste » qui crée sa technique à partir des principes de base qui eux, sont immuables. Autant de professeurs, autant de dojos, autant d’aïkidos.

Une pratique de santé

l’aïkido développe la motricité, la précision des gestes, la mobilité articulaire, le maintien (« Shizei »). On apprend à utiliser son corps d’une façon saine et efficace, ce qui se répercute dans tous les gestes de la vie quotidienne. Un travail respiratoire régulier, basé sur les principes de l’énergétique chinoise, améliore la santé en général et le système cardio-vasculaire en particulier.

Confiance en soi

L’apprentissage des techniques de combat, basé sur le respect de l’adversaire, permet de prendre confiance en soi, de dominer la peur de la violence, de canaliser son agressivité et son stress. L’application des techniques demande de la concentration et du sang-froid. L’aïkido développe les réflexes. Elle aide les enfants et les adolescents qui la pratiquent à positionner leur corps dans l’espace : en travaillant au sein du groupe sur le tapis, chacun apprend à affirmer sa place, à faire valoir ce qu’il est, tout en étant ouvert et disponible à ce que sont les autres.

Un chemin vers l’autonomie

l’aïkido est une méthode de développement personnel ouverte. Il est proposé dès le départ au pratiquant de s’investir dans sa recherche, de ne pas rester passif, de se former un oeil critique. Par la suite, il sera amené à retransmettre ce qu’il a appris, et petit à petit à se séparer du  » modèle  » de l’enseignant pour développer un aïkido sincère, authentique et personnel.

Une discipline accessible à tous

La recherche fondamentale de l’aïkidoka est celle de l’Harmonie. Il s’agit de trouver son propre équilibre, de s’accorder avec les autres, avec son environnement en général. Chacun peut donc se conformer à ses possibilités physiques personnelles, le but étant précisément de mieux les connaître.

Une telle pratique est accessible à tous, sans distinction de genre, des enfants (l’âge minimal pour la pratique se situe souvent aux alentours de 8 ans, mais au dojo de Barby, nous n’accueillons les pratiquants qu’à partir de 15 ans) aux aînés (il n’y a pas de limite). Chacun va progressivement améliorer ses capacités de réaction face aux agressions, mieux gérer son stress et son potentiel physique, mental et émotionnel

L’EPA, école européenne d’aïkido traditionnel

Les dojos Aikido 73 de Barby adhère à L’EPA (Europe Promotion aïkido) / ISTA (International School of Traditional aïkido), deux regroupements qui se consacrent au développement de l’aïkido traditionnel selon la voie tracée par le fondateur, Morihei Ueshiba. L’EPA et l’ISTA ont été fondés par le Senseï Alain Peyrache, pionnier de l’aïkido en Europe, expert reconnu mondialement pour la qualité de sa pratique et la profondeur de son enseignement.

Le mode d’organisation choisi par les enseignants de l’EPA/ISTA est celui utilisé dans tous les budos traditionnels japonais : un maître, un dojo. Cette structuration n’est pas étrangère à notre culture occidentale : elle existe dans le monde de l’artisanat. Les boulangers, les maçons de qualité sont recherchés pour l’excellence de leur savoir-faire et la qualité de leurs produits. Les artisans moins exigeants n’ont pas la même valeur. Il en est de même dans l’aïkido traditionnel.

Cette approche originale est la spécificité de l’EPA / ISTA, au-delà même des frontières européennes. En Europe en effet, la pratique de l’aïkido a été souvent intégrée à des structures administrant habituellement des pratiques sportives, habituées à leurs repères. L’aïkido du fondateur est pourtant opposé radicalement à toute idée de norme, à toute nomenclature, à toute unification de méthode, à tout classement des individus sur une échelle de performance quantitative. Selon les mots mêmes d’O Sensei, l’aïkido est le contraire d’un sport.

Chaque professeur, à la manière d’un artiste, développe sa propre recherche, suit un chemin qui lui est spécifique. La richesse de l’aïkido est faite de la diversité de ses artistes et de la profondeur de leur démarche : leur authenticité est liée à leur individualité. La qualité d’un travail s’évalue, mais ne se mesure pas : graduerait-on, sur une échelle normalisée, la qualité de deux comédiens ou de deux cinéastes ? Chacun se dirige vers l’artiste qui le nourrit. De la même manière, dans cet art merveilleux qu’est l’aïkido, c’est à chaque élève de trouver le professeur qui lui convient.Un enseignement de qualité

Un fonctionnement au service de l’aïkido

Un budget de fonctionnement administratif réduit au strict minimum, l’essentiel est réservé aux adhérents dans le but de développer la discipline : Conseils et aide pour la création de nouveaux dojos. Edition de cahiers techniques. Animée et développée par des enseignants de diverses nationalités, l’E.P.A. a son siège à Bruxelles .

De nombreux stages en France et en Europe

Accessibles pour tous, ils permettent aux pratiquants de se perfectionner au contact d’autres professeurs ainsi qu’en confrontant leur pratique et leur expérience à celles d’aïkidokas du monde entier.

En savoir plus : http://www.dojo-aikido-ista.com

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Quelques réponses aux questions les plus fréquemment posées par les débutants.

N’oubliez pas que dans tous les cas de figure la manière la plus simple de comprendre ce qu’est l’aïkido consiste à en expérimenter la pratique !

Je voudrais pratiquer l’aïkido : de quoi ai-je besoin ?

Pour monter sur le tatami, vous devez impérativement rendre le dossier d’inscription que nous vous fournirons.

Pour les premières séances, il est parfaitement possible de venir avec un vêtement de sport : évitez simplement les fermetures-Eclair qui risquent d’endommager les tapis. Au bout de quelques cours, vous vous équiperez d’un « kimono » (le terme désignant un vêtement élégant, il est impropre : il s’agit en réalité d’un « keikogi » identique à ceux que l’on utilise en judo) et d’un jeu d’armes en bois. Pour des raisons élémentaires d’hygiène, on évite de marcher pieds nus dans les couloirs et dans le vestiaire. Une paire de tongs ou de sandales sera donc bienvenue.

Que va-t-il se passer lors de mon premier cours ?

l’aïkido traditionnel est une pratique née au Japon. Elle repose sur un cérémonial qui peut dérouter le débutant : il y a tant à assimiler !

Rassurez-vous : un ancien (sempaï) vous prendra en charge et vous guidera dans la découverte de la discipline. Au bout de quelques semaines, vous serez vous-même un « ancien » (cette valeur est relative : dans les arts traditionnels orientaux, on dit que ce qu’on a appris pendant une heure, on doit pouvoir le retransmettre pendant une heure) et guiderez à votre tour les pas des nouveaux !

Règles de base

La pratique de l’aïkido n’est pas dangereuse : les cas d’accidents sont extrêmement rares. Les précautions suivantes, élémentaires, doivent néanmoins être scrupuleusement respectées :

- on ne monte jamais sur le tapis un chewing-gum en bouche (le moindre mouvement peut venir le loger dans la trachée, ce qui est extrêmement dangereux), 
- on se débarrasse de tout bijou (collier, montre, boucles, bagues et bracelets saillants) : outre le risque de casse, le moindre accrochage peut être douloureux, voire dangereux pour les deux partenaires. 
- On s’affranchit de tout esprit de compétition : se comparer aux autres est un réflexe assez compréhensible, mais c’est une posture qui ne mène pas loin. l’aïkido (voie de la rencontre, de l’harmonisation de l’énergie), en revanche, vous en dira peut-être long sur vous-même : la difficulté sera d’apprendre à écouter ce que cette discipline exprime… L’aïkido n’est pas un sport : la maîtrise de la technique n’en est que la surface visible. Dans la pratique traditionnelle de l’aïkido, qui est celle vers laquelle nous tendons, on ne vous dira jamais : « tu as tel niveau en connaissance de toi-même, et ton voisin a tel niveau (titre, grade, etc.) en connaissance de lui-même ». Ce serait, chacun le comprendra, une imposture.

Comment se déroule une séance ?

- Une séance commence à l’heure. Si, pour une raison ou pour une autre, l’enseignant arrivait en retard, la prise en charge est assurée par un ancien (uchi-deshi : élève qui s’investit dans la vie du dojo).

- après un temps de concentration (mukso) et une série d’exercices respiratoires (aïki-taiso), on passe à la préparation, pendant laquelle on apprête son corps pour la pratique. Cette préparation peut être interprétée selon différents niveaux : pour le tout débutant, elle permettra une meilleure prise de conscience du schéma corporel, elle favorisera une ouverture et une mobilisation de l’ensemble des articulations, et elle conduira à la fois à la tonification et à la détente/l’assouplissement du corps, qu’elle habituera à prendre naturellement des positions propres à la pratique de l’aïkido.

- La pratique proprement dite se passe généralement de la manière suivante : l’enseignant montre un exercice aux élèves qui sont assis en seiza (en tailleur). Les élèves se saluent et travaillent avec leur voisin. Sur le tatami, on parle le moins possible – l’apprentissage de l’aïkido n’est pas une activité cérébrale : on comprend d’abord la technique avec son corps. Les débutants ne se retrouvent jamais tout seuls, puisqu’ils sont l’objet de toute l’attention des plus anciens.

Y a-t-il des cours spéciaux pour les débutants ?

C’est tout l’inverse : dans la pratique de l’aïkido traditionnel, on ne sépare pas les gens selon leur ancienneté ! C’est au contraire la différence de potentiel qui permet la richesse et l’efficacité de l’apprentissage. Vous, débutant, poserez bien plus de problèmes techniques aux anciens que ceux avec qui ils pratiquent depuis des années ! contrôler quelqu’un qui ne connaît pas la technique, qui veut souvent « tester » l’efficacité de son partenaire, en assurant sa sécurité, son confort et en le protégeant (de fait, il ne sait pas encore chuter : il faut donc l’aider à le faire correctement), cela est très difficile !

Certaines écoles d’aïkido réunissent certes les débutants pendant un certain nombre de séances (de semaines, voire de mois) pour leur apprendre les « bases » (on exécute des déplacements à vide, on chute tout seul, etc.). Ce modèle didactique ressemble fort à celui qu’on employait, au début du 20e siècle, pour enseigner la natation : partant du principe que seuls ceux qui savent nager peuvent mettre un pied dans une piscine, on leur faisait faire des heures de brasses sur un tabouret… Autant dire que cet a priori pédagogique ne retient plus l’attention de grand-monde. C’est en exécutant une technique que l’on apprend à se déplacer, et en ayant à chuter que l’on apprend à le faire correctement, dans le respect de l’intégrité de chacun et de ses dispositions personnelles.

N’hésitez pas à poser des questions au professeur, aux plus anciens que vous : même en les mettant en difficulté, vous les obligerez à progresser ! Pour apprendre un art martial, on doit « voler la technique » : en observant sans relâche, vos facultés d’observation vont croître, votre aptitude à la concentration sera plus solide, plus durable, votre curiosité s’affirmera. L’absence totale d’esprit de compétition sur le tapis se retrouve au sein du groupe des pratiquants : peu à peu, vous le constaterez, chacun se libère de la peur de poser une « question bête », une crispation héritée parfois de l’école, souvent ancrée même chez les plus solides d’entre nous…

Au plaisir de faire bientôt votre rencontre !