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Réflexions

Dans cet article, quelques citations piochées ici ou là éclairent de petits clins d’oeil notre pratique traditionnelle de l’aïkido.

Dans les dunes

Texte affiché dans le dojo d’O sensei et destiné à éclairer le sens de la pratique :

1. Un coup en aïkido peut décider de la vie ou de la mort. 
Durant la pratique, obéissez aux instructions de celui qui dirige le cours. 
Ne transformez pas la pratique en absurde test de force.

2. L’aïkido est une voie par laquelle au moyen du un on peut atteindre les dix mille êtres. 
Même avec un seul adversaire, il ne faut pas uniquement se préoccuper de ce qui est devant. Il est nécessaire de pratiquer en étant attentif au quatre, au huit directions.

3. Il faut travailler dans la joie.

4. Les enseignements de celui qui donne le cours ne représentent qu’un fragment de l’ aïkido. 
Quand, par la recherche et l’entraînement quotidien et constant de soi-même, vous serez parvenus à la connaissance par le corps, le véritable usage des merveilles de l’aïkido vous sera permis.

5. L’enseignement journalier commence par Tai no henka, ensuite on pratique de plus en plus intensément sans dépasser ses limites. Ce qui permet à des personnes âgées de pratiquer avec plaisir sans risque de se blesser, et d’atteindre le but de la pratique.

6. L’aïkido est une recherche qui tend, par l’exercice du corps et de l’esprit, à façonner un homme au coeur droit. 
Toutes les techniques, sans exception, sont secrètes et ne peuvent être montrées sans discernement à ceux qui ne pratiquent pas. Il faut éviter de les enseigner à ceux qui en feraient un mauvais usage.

O Sensei Ueshiba Morihei – Budo Renshu (1933)

C’est parce que l’on se mesure aux hommes, faisant et disant des choses futiles, que rien ne va dans ce monde.

Combattre donc, au moyen des arts martiaux, vaincre ou perdre n’est pas le Bu de vérité. Le Bu de vérité est absolument invincible. Absolument invincible veut dire qu’il n’existe absolument aucun combat. Vaincre veut dire vaincre et détruire en soi l’esprit de combat. C’est accomplir la mission reçue.

Le misogi du grand Aiki doit être atteint et achevé. Il faut joyeusement exercer son âme. Vous qui avez du coeur, écoutez, s’il vous plaît, la voix de l’aiki !

Il ne s’agit pas de corriger les hommes, mais de corriger son propre coeur, c’est cela l’aïkido. C’est l’ordre que vous donne l’aïkido et il faut que vous en veniez à vous le donner à vous-même.

J. Yamamoto, Hagakure, (début XVIIIe)

Il existe ce que l’on appelle « l’attitude pendant l’orage ». Quand on est pris sous une averse soudaine, on peut soit courir le plus vite possible, soit s’élancer pour s’abriter sous les avancées des toits des maisons qui bordent le chemin. De toute façon, on sera mouillé. 
Si on se préparait auparavant mentalement à l’idée d’être trempé, on serait en fin de compte fort peu contrarié à l’arrivée de la pluie. 
On peut appliquer ce principe avec profit dans toutes les situations.

Alain Peyrache Sensei

Alain Peyrache Sensei, Le Dojo, Guides du pratiquant d’aïkido, 1999

A l’heure où l’on entend de plus en plus de pratiquants d’aïkido parler de leur « club », il nous paraît nécessaire de repréciser ce que doivent être le lieu et le cadre de l’enseignement de cette discipline : l’aïkido ne se pratique pas dans un club mais bel et bien dans un dojo, et cette distinction n’est pas affaire de maniaquerie lexicale ; sous la surface de ces mots se manifestent des réalités fondamentalement opposées, et la méconnaissance de leurs sens respectifs mène les aïkidokas vers une dérive inquiétante par rapport à l’attitude traditionnelle. Ce qui est en jeu ici, c’est l’essence même de la discipline et de sa pratique. Le mot dojo n’est pas seulement la version japonaise de notre salle de sport, il indique bien plus que cela, à la fois esprit et cadre structurant de la pratique. La perception juste de cet esprit de dojo est donc indispensable à la transmission de notre discipline traditionnelle.

Pour de nombreuses raisons, en particulier parce qu’il s’agit d’une notion orientale, très éloignée des schémas et des modèles auxquels nous sommes habitués, peu de pratiquants savent comment fonctionne un dojo traditionnel. Et pourtant ! Ne dit-on pas que le dojo symbolise le champ de bataille ? Le maître doit pouvoir alors faire une confiance absolue à ses élèves : chaque chose, chaque personne doit y être exactement à sa place.

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L’aïkido traditionnel

L’aïkido, art martial d’origine japonaise, est une discipline qui ne vise pas la destruction de l’autre mais la construction de soi. Régulateur des agitations de la vie moderne, il permet à chacun, sans aucune discrimination d’âge, de sexe ou de condition physique, d’apprendre à se sortir de situations de plus en plus difficiles sans recourir à la violence.

Héritier de la connaissance des techniques de combat des samouraïs, Maître Morihei Ueshiba, le fondateur de l’aïkido, a su harmoniser philosophie et art de combat pour créer une discipline martiale authentique répondant aux besoins des hommes et des femmes de la société actuelle. L’aïkido se structure autour de symboles qui sont les techniques (son langage). Ces techniques doivent être comprises comme un ensemble d’outils, non comme une finalité ni comme l’objet même de la recherche. Au travers de l’étude des techniques martiales, cette discipline traditionnelle propose une voie de changement.

l’aïkido exclut toute forme de compétition : pas de rivalité ni de jalousie, l’ambiance qui se dégage d’un dojo est donc particulière, faite de respect et de reconnaissance mutuelle. Hommes et femmes de tous milieux et de toutes conditions physiques travaillent ensemble, les plus anciens amenant leur expérience aux débutants – et réciproquement.

Les techniques d’aïkido sont des projections, des contrôles ou des immobilisations qui sont effectués en utilisant la force de l’autre. On peut pratiquer à main nue contre un ou plusieurs adversaires, armés ou non. Le but de l’aïkido n’est pas de corriger les autres, mais de se corriger soi-même. La pratique des armes (bâton, sabre et couteau en bois) est un outil pédagogique pour travailler les bases utilisées dans l’aïkido : la distance, l’attitude, des notions telles que la prise du centre (principe favorisant de manière optimale la possibilité de contrôler de son adversaire) acquièrent une nouvelle lisibilité pour l’apprenant.

La technique d’aïkido, ne se laisse jamais – comme tout ce qui est du domaine de l’art – enfermer dans des tentatives de normalisation : elle échappe avec ténacité à toute fixation par l’image, par les mots, ou par les nomenclatures. L’aïkido est un art : il s’adapte aux qualités – et aux limites – de « l’artiste » qui crée sa technique à partir des principes de base qui eux, sont immuables. Autant de professeurs, autant de dojos, autant d’aïkidos.

Une pratique de santé

l’aïkido développe la motricité, la précision des gestes, la mobilité articulaire, le maintien (« Shizei »). On apprend à utiliser son corps d’une façon saine et efficace, ce qui se répercute dans tous les gestes de la vie quotidienne. Un travail respiratoire régulier, basé sur les principes de l’énergétique chinoise, améliore la santé en général et le système cardio-vasculaire en particulier.

Confiance en soi

L’apprentissage des techniques de combat, basé sur le respect de l’adversaire, permet de prendre confiance en soi, de dominer la peur de la violence, de canaliser son agressivité et son stress. L’application des techniques demande de la concentration et du sang-froid. L’aïkido développe les réflexes. Elle aide les enfants et les adolescents qui la pratiquent à positionner leur corps dans l’espace : en travaillant au sein du groupe sur le tapis, chacun apprend à affirmer sa place, à faire valoir ce qu’il est, tout en étant ouvert et disponible à ce que sont les autres.

Un chemin vers l’autonomie

l’aïkido est une méthode de développement personnel ouverte. Il est proposé dès le départ au pratiquant de s’investir dans sa recherche, de ne pas rester passif, de se former un oeil critique. Par la suite, il sera amené à retransmettre ce qu’il a appris, et petit à petit à se séparer du  » modèle  » de l’enseignant pour développer un aïkido sincère, authentique et personnel.

Une discipline accessible à tous

La recherche fondamentale de l’aïkidoka est celle de l’Harmonie. Il s’agit de trouver son propre équilibre, de s’accorder avec les autres, avec son environnement en général. Chacun peut donc se conformer à ses possibilités physiques personnelles, le but étant précisément de mieux les connaître.

Une telle pratique est accessible à tous, sans distinction de genre, des enfants (l’âge minimal pour la pratique se situe souvent aux alentours de 8 ans, mais au dojo de Barby, nous n’accueillons les pratiquants qu’à partir de 15 ans) aux aînés (il n’y a pas de limite). Chacun va progressivement améliorer ses capacités de réaction face aux agressions, mieux gérer son stress et son potentiel physique, mental et émotionnel

L’EPA, école européenne d’aïkido traditionnel

Les dojos Aikido 73 de Barby adhère à L’EPA (Europe Promotion aïkido) / ISTA (International School of Traditional aïkido), deux regroupements qui se consacrent au développement de l’aïkido traditionnel selon la voie tracée par le fondateur, Morihei Ueshiba. L’EPA et l’ISTA ont été fondés par le Senseï Alain Peyrache, pionnier de l’aïkido en Europe, expert reconnu mondialement pour la qualité de sa pratique et la profondeur de son enseignement.

Le mode d’organisation choisi par les enseignants de l’EPA/ISTA est celui utilisé dans tous les budos traditionnels japonais : un maître, un dojo. Cette structuration n’est pas étrangère à notre culture occidentale : elle existe dans le monde de l’artisanat. Les boulangers, les maçons de qualité sont recherchés pour l’excellence de leur savoir-faire et la qualité de leurs produits. Les artisans moins exigeants n’ont pas la même valeur. Il en est de même dans l’aïkido traditionnel.

Cette approche originale est la spécificité de l’EPA / ISTA, au-delà même des frontières européennes. En Europe en effet, la pratique de l’aïkido a été souvent intégrée à des structures administrant habituellement des pratiques sportives, habituées à leurs repères. L’aïkido du fondateur est pourtant opposé radicalement à toute idée de norme, à toute nomenclature, à toute unification de méthode, à tout classement des individus sur une échelle de performance quantitative. Selon les mots mêmes d’O Sensei, l’aïkido est le contraire d’un sport.

Chaque professeur, à la manière d’un artiste, développe sa propre recherche, suit un chemin qui lui est spécifique. La richesse de l’aïkido est faite de la diversité de ses artistes et de la profondeur de leur démarche : leur authenticité est liée à leur individualité. La qualité d’un travail s’évalue, mais ne se mesure pas : graduerait-on, sur une échelle normalisée, la qualité de deux comédiens ou de deux cinéastes ? Chacun se dirige vers l’artiste qui le nourrit. De la même manière, dans cet art merveilleux qu’est l’aïkido, c’est à chaque élève de trouver le professeur qui lui convient.Un enseignement de qualité

Un fonctionnement au service de l’aïkido

Un budget de fonctionnement administratif réduit au strict minimum, l’essentiel est réservé aux adhérents dans le but de développer la discipline : Conseils et aide pour la création de nouveaux dojos. Edition de cahiers techniques. Animée et développée par des enseignants de diverses nationalités, l’E.P.A. a son siège à Bruxelles .

De nombreux stages en France et en Europe

Accessibles pour tous, ils permettent aux pratiquants de se perfectionner au contact d’autres professeurs ainsi qu’en confrontant leur pratique et leur expérience à celles d’aïkidokas du monde entier.

En savoir plus : http://www.dojo-aikido-ista.com